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Plus de 52 000 cas d’agression sexuelle documentés dans les hôpitaux ontariens en 15 ans


le 18 juillet 2019

« Les agressions sexuelles sont bien trop courantes et rarement rapportées », explique Katherine Muldoon, Ph.D., monitrice de recherche à l’ICES et principale associée de recherche à L’Hôpital d’Ottawa. « Les données de base provenant du système de santé contribuent à combler cet écart pour que davantage de victimes soient dénombrées. »Environ 3 500 personnes victimes d’agression sexuelle sont traitées dans les hôpitaux en Ontario chaque année d’après une nouvelle étude menée par des chercheurs de l’Institute for Clinical Evaluative Sciences (ICES), de L’Hôpital d’Ottawa et de l’Université d’Ottawa. Les chercheurs ont utilisé un vaste ensemble de codes pour repérer les cas d’agression sexuelle qu’ils n’auraient peut-être pas relevés en comptant les cas documentés dans les hôpitaux ontariens.

L’étude, publiée aujourd’hui dans l’American Journal of Public Health, porte sur les cas d’agression sexuelle documentés dans les hôpitaux en Ontario de 2002 à 2016. Les chercheurs ont utilisé cinq bases de données sur les soins de santé hébergées à l’ICES et une combinaison de codes de la CIM-10 et de codes de facturation du Régime d’assurance-santé de l’Ontario qui servent à documenter une agression sexuelle dans les dossiers des patients, y compris des renseignements sur les blessures, les examens et les facteurs qui peuvent témoigner d’une agression sexuelle chez un enfant comme une infection transmissible sexuellement.

« En combinant plusieurs codes, nous avons relevé des milliers de cas que nous n’aurions pas repérés dans la documentation standard. Les résultats montrent que même les codes les plus souvent utilisés, s’ils sont examinés de façon indépendante, ne représentent que 30 % des cas », explique Katherine Muldoon, Ph.D., auteure principale de l’étude, monitrice de recherche à l’ICES et principale associée de recherche à L’Hôpital d’Ottawa. « Nos résultats montrent que l’agression sexuelle est un problème très répandu. Nous en avons relevé dans tous les groupes d’âge et tous les genres. Il est essentiel de continuer de financer la prévention et les soins. »

Les chercheurs maintiennent qu’il faut documenter avec précision le fardeau de la violence sexuelle pour qu’il soit possible de mieux allouer les ressources et les services de santé aux victimes. Avoir un solide système en place pour documenter et surveiller la prévalence de l’agression sexuelle dans la population est un impératif de santé publique.

L’étude montre qu’environ 90 % des personnes victimes d’agression sexuelle traitées dans les hôpitaux en Ontario étaient des filles et des femmes. Les taux les plus élevés ont été relevés chez les celles de 15 à 19 ans (187 par 100 000). Les chercheurs ont repéré plus de 7 000 cas chez des garçons et des hommes. Les taux les plus élevés ont été relevés chez des garçons de 0 à 4 ans (41 par tranche de 100 000) et de 5 à 9 ans (29 par 100 000).

« Les garçons et les hommes sont souvent négligés dans les programmes de prévention de la violence et de soins. On en sait très peu sur les agressions sexuelles chez cette population », poursuit Mme Muldoon.

Les chercheurs ajoutent que l’agression sexuelle est souvent une expérience stigmatisante qui a toujours été sous-déclarée et sous-estimée. « Il est important de souligner que nous avons seulement relevé les

Les résultats de l’étude, intitulée « A 15-year population-based investigation of sexual assault cases across the province of Ontario, Canada (2002-2016) », sont publiés dans le numéro du 18 juillet de l’American Journal of Public Health par Katherine A. Muldoon, Glenys Smith, Robert Talarico, Melissa Heimerl, Cheynne McLean, Kari Sampsel et Douglas G. Manuel.

 *Si un de vos proches ou vous avez été l’objet de violence sexuelle, cliquez ici pour obtenir des ressources. Cliquez ici pour trouver un centre de crise pour les victimes d’agression sexuelle près de chez vous.*

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